LE POIDS DE LA CHINE - 6 EME EPISODE

Publié le par Moni Olivier

- Et moi j’en jaunis à l’idée. Je te trouve très sexy mais en même temps tu me plais car tu restes pudique.

            - Oh tu sais , dit-elle, il y a ici des gens qui ne sont guère pudiques mais moi je préfère préserver ma part secrète et ne la dévoiler qu’a ceux qui en prendront soin, comme toi, je me trompe ?

                        J’étais excité comme un moine sénégalais perdu au milieu d’un vestiaire de défilé printemps-été, elle me fit m’allonger sur sa couche moelleuse et me déshabilla lentement, me faisant garder mon slip, puis elle disparue dans la salle d’eau me laissant au comble de mon excitation.

                        Elle revint cinq minutes après revêtue d’une combinaison bleu transparente qui laissait deviner ses formes parfaites et me firent entrer dans une érection aussi solide que l’obélisque de la concorde qui aurait absorbé trois tonnes de sildénafil. Elle vint s’asseoir près de moi et me chuchota à l’oreille :

                        - Je vais te faire connaitre des plaisirs inconnus beau chevalier, tu vas grimper au delà du septième ciel, tu vas me chevaucher avec ton pieu d’acier, et tu jouiras comme six cents masturbateurs réunis, mais avant boit ce liquide qui va décupler tes sensations au-delà de l’inimaginable.

            Elle me tendit un verre empli d’un liquide bleuté transparent, dont je me saisi et que je bus avec rapidité. Puis, n’y tenant plus je hurlais :

            - Bon maintenant on bais…, je n’eus pas le temps de terminer ma phrase que je tombais dans un profond sommeil.

                        Je me réveillais avec un énorme mal de tronche, rhabillé avec des fringues du coin, en fait un survêtement le coq sportif des années 75-76, et je me trouvais sur une couche assez sale, dans une pièce exigüe fermée par des barreaux bien solides. Un homme se trouvait derrière, assis a un bureau, et me regardais fixement :

                        - Salut mec, te voilà réveillé, excuse-nous vieux mais on a préféré te mettre un peu à l’isolement histoire de contrôler qui tu prétends être, si tout va bien tu sortiras vite mec, ici tu es dans l’algéco de l’hôtel de ville, c'est-à-dire que tu es dans la petite prison dans la mairie. On a pris tes papiers, on va vérifier que tu viens pas pour nous emmerder si tu vois ce que je veux dire, et si tout roule, tu pourras bientôt aller profiter des charmes de notre grande prêtresse, comme prévu.

            Le réveil était plutôt rude mais je ne pouvais pas leur en vouloir, ils prenaient évidemment les précautions d’usages, mais le seul bémol était que mon geôlier qui s’appelait Marcel, n’arrêtait pas de m’embêter, de me traiter de tout et de me menacer sans raison, tant et si bien que lorsque Vulvina vint me visiter et me demanda :

                        - Je suis désolé Monsieur Tanner pour ce contre temps, tout va bien mais nous préférions nous assurer de votre probité et c’est pourquoi nous nous sommes permis de vous mettre un peu à l’écart, tout s’est bien passé malgré tout ?

                        - Oh oui, sinon que y a Marcel qui m’harcèle depuis un moment et que j’ai sérieusement envie de lui refaire le portrait façon Francis Bacon.

            Elle regarda Marcel comme une mère qui gronde son enfant et le chassa aussitôt de la mairie.

                        - Je suis confuse monsieur Tanner, je ne sais comment me faire pardonner.

                        - J’ai bien une idée mais je ne sais pas si elle va vous plaire.

            Et elle se fit pardonner.

            Comme vous devez vous en doutez maintenant, Nick et son acolyte avait déjà quitté la congrégation, mais pour ma part je décidais, un peu forcé par le destin, de passer quelques moments agréables avec cette femme qui effectivement avait réveillé en moi des sensations oubliés depuis fort Boyard. Nous fîmes l’amour deux ou trois fois par jours, durant mon séjour d’une semaine, et le reste du temps nous baisions ou bien nous pratiquions l’acte de copulation, c’est dire si on avait l’embarras du choix. Je goûtais avec curiosité aussi plein de substance hallucinogènes, qui étaient préparés avec amour par André le garagiste qui dans une autre vie était directeur commercial chez HERBESAN. Les soirées étaient réservées à de longues orgies de groupes, bercées par des musiques AMBIENT et TECHNO, et nous terminions nos soirées en tirant un petit coup pour la forme.

Si bien qu’au bout d’une semaine j’étais complètement lessivé au sens propre comme au sens figuré. Et le jour ou je pris congé d’eux j’étais un peu ému :

                        - Mes chers et nouveaux amis, je suis désolé de vous quitter aussi vite, mais un travail de la plus haute importance m’attends, ainsi qu’une montagne de pognon si je le mène à bien, merci pour toutes ses relations fraternelles, merci pour tous ces breuvages et décoctions d’un autre âge et merci Vulvina, pour ton amour et ta sensualité, je sais que je n’ai pas tout vu encore et que je termine à tort mon séjour ici mais je repasserai vous voir dès que je le pourrais. J’amènerai avec moi l’argent que j’aurais gagné afin d’en faire profiter la communauté, je vous le promet.

                        Vulvina se jeta sur moi et me donna un baiser fougueux et profond qui me fit une nouvelle fois péter la fermeture éclair de mon futal. Je montais dans ma voiture et les larmes aux yeux, je leur fis un long au revoir avant de reprendre la route. Vulvina m’avait raconté la veille que Nick et son poteau , ne s’était pas très bien acclimatés dans leur groupe et étaient partis précipitamment un jour sans prévenir personne. D’après ce qu’elle avait cru comprendre, les deux larrons se rendaient hélas comme je le craignais vers les hauts plateaux d’Ecosse afin de rejoindre Glasgow pour je ne sais quelle raison. Je m’arrêtais à un croisement ou un panneau qui pointait vers la droite indiquait ‘’ TOUTES DIRECTTTTTTIONS’’ c’était la première fois de ma vie que je voyais une direction a six ‘’T’’. En dessous un autre panneau indiquait ‘’NNNNNNNNNNNNNNNNNNN’’, pourquoi tant de ‘’N’’me demandais-je ? Les services de la maréchaussée locale avaient un sens de l’humour assez fin pour agrémenter leurs panneaux de signalisation de la sorte.

            Je pris la direction d’Edimbourg tout en sachant que la route vers Glasgow était encore longue et sinueuse et surement pleine de pubs et autres curiosités alcoolémiques. Ce n’est pas dans mes habitudes de prendre des auto-stoppeurs mais comme la route était longue et que je me sentais un peu seul, j’embarquais un type qui hitch hickait non loin de  Brighton, sur la route vers Glasgow, il s’appelait Paulo Treizh, c’était un Breton en vacance dans la région, il allait de village en village mener une étude sur les bienfaits de la distillation du whisky en fût de chêne, et il était dans la phase travaux pratiques. C’était un mec plutôt sympa et rigolard qui avait toujours une bonne histoire à raconter ce qui m’évitait de sombrer dans les bras de Morphée. De plus Paulo se considérait comme un artiste raté, il voulait repeindre en indigo les dunes du SAHARA :

                        - L’art m’attends, disait-il, je suis comme passe partout, je suis un nain compris ! Repeindre les dunes du Sahara ça c’est le but de ma vie, c’est la mission à Paulo Treizh.

            Très volubile, quoiqu’au bout d’un moment légèrement gonflant le Paulo, il m’aida malgré tout à me repérer parmi les panneaux et les directions à prendre, vu que pour les besoins de sa thèse, cela faisait plus de dix fois qu’il sillonnait le pays de fond en comble. Il avait traversé tout le royaume uni, il avait acheté du savon à Stratford en Avon, des bouquins à Reading, une carabine à air comprimé à Winchester, et quelques sacs à main à Lancaster. Le bougre avait fait le Shop-trotter depuis un bon moment et son sac à dos énorme avait du mal à fermer.

Avant de faire le globe trotter, Paulo avait été activiste pour la dépénalisation du cannabis, avec ses copains ils avaient formés des groupuscules et s’étaient nommés les milices SHIT. Maintenant Paulo fumait beaucoup moins mais se grillait de temps en temps un petit bédo qui empuantissait l’habitacle étroit de ma bagnole.

Il avait également un sac U.S rempli de cassettes dépareillés, il voulut absolument me faire écouter des compiles qu’il avait faites quand il avait quinze ans, et j’eus le droit de me farcir des groupes aux noms aussi improbables que ‘’ CES TRICOTS ASSASSINE SOURIS, OVULE TUE, AIR DUPONT, etc …’’ il avait même des cassettes de musiques classiques expérimentales du genre ‘’ Le boléro de Ravel joué par des sonnettes de vélos, la danse du sable joué a l’envers, une nuit sur le mont chauve en 33 tours, le jour du monde en quatre vingt tours etc…. Bref, malgré la cacaphonie qui envahit ma voiture je doit admettre que jusqu'à notre destination il m’empêcha de m’endormir.

            Nous arrivâmes a Glasgow dans la nuit, et je trouvais judicieux que nous cherchions un hôtel, mon choix se porta sur le ‘’ Sussmap Inn’’ un hôtel très cosy en bord de route, Paulo me dit qu’il préférait dormir à La Belle Etoile, un hôtel qui justement n’en n’avait qu’une. Nous nous séparâmes en nous promettant de nous revoir bientôt sinon dans une vie future. Arrivé dans ma chambre je m’effondrais sur le lit, épuisé par la fatigue de ce périple qui devenait aussi long que la quête du Graal. J’avais remarqué que l’hôtel était un hôtel a bas prix, et tout à l’intérieur en était de même, room service low-cost, bar low-cost, mini bar low cost, eau low cost etc….La soi-disant pingrerie des écossais prenait ici un coup dans l’aile et de toutes façons je n’avais aucune envie de me ruiner. Je tombais bientôt dans un profond sommeil peuplé de rêves plus cons les uns que les autres. Dans l’un d’entre eux je me trouvais au Gabon, plus précisément à Lambaréné, j’étais accompagné d’un esquimau appelé Ken et nous rendions visite au docteur Schweitzer, celui-ci nous recevait à bras ouvert

                        - Bonjour Docteur nous somme Mickey et Ken

                        - Oh mon beau Mickey ! Oh beau Ken ! Mais qui êtes vous et d’où venez vous, nous demanda-t-il

                        - Je suis un détective privé et je viens d’Angleterre, et lui il est inuit docteur Schweitzer.

                        Puis en suite nous dansions une polka endiablée déguisés en sorcier vaudous avec des indiens séminoles et des incas. Puis nous attachâmes les Séminoles et les Incas avec des gros cordages pour ne pas qu’ils s’échappent mais hélas un Incas parti cul lié.

Quand je me réveillais en sueur, j’eus du mal à comprendre la signification intrinsèque de ce rêve, d’ailleurs c’est bizarre car lorsque je pense au mot intrinsèque, il me vient l’image d’un wagon sous la pluie. Je pense que la plupart de ces images oniriques venaient du fait que j’avais bien tisé et essayé des substances pas trop légales ces derniers temps.

            J’allumais la télévision pour me remettre un peu les méninges en place, et je zappais comme un parkinsonien atteint de GIGITTE et tombais sur un vieux programme français de la chaine M6, un programme de cuisine qui vantait les mérites de la cuisine au lard, l’émission s’appelait donc tout naturellement, M6 au lard. J’éteint aussitôt, ne pouvant plus supporter outre mesure ces jeux de mot pis que navrants. Je regardais par la fenêtre de ma chambre, le temps était pluvieux, plus vieux qu’hier aussi d’ailleurs, et je me demandais bien comment j’allais pouvoir enfin mettre la main sur Nick Burton et empocher la substantifique somme qui m’attendait dans le coffre fort de son géniteur. La situation semblait inextricable, et c’était un peu comme chercher un dé à coudre dans une montagne de crottin de chavignol. Je me fis servir un repas chaud par le room service, et il me fut apporté par un groom qui lui, faisait partie du groom service. J’avais commandé un plat de gnocchis à la provençale, une salade de tomates avec six œufs durs, un potage de légume du jardin, un triple Cheese-Onions, un gratin dauphinois, deux tranches de saumon fumés au bois de hêtre et une canette de coca fraîche pour bien roter tout ça après coup. Je m’habillais simplement, enfilais mon trench-coat, et me décidais en soufflant à poursuivre mon enquête ( de merde ).

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